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Le blog de Tony Andreani
17 mars 2022

POURQUOI CE BLOG?

 

Qui suis-je ?

 

Difficile à dire. Si j’ai choisi l’enseignement de la philosophie (agrégation 1958, doctorat d’Etat 1986), alors que d’autres métiers m’auraient attiré (la peinture, l’architecture, l’ethnologie), c’était pour pouvoir m’intéresser à tout et ne pas me spécialiser. Et j’ai joui de cette merveilleuse latitude quand j’étais maître assistant de philo à Nanterre, surtout à l’époque où la philosophie s’y était ouverte à toutes les sciences humaines (avant de se refermer sur elle-même), puis professeur de sciences politiques à Paris 8 (de 1995 à 2001, année de ma retraite), où la science politique n’était heureusement nullement confinée à la politologie, et où mes étudiants, venus surtout du 93 et de tous les coins du monde, étaient de bien sympathiques interlocuteurs.

J’ai donc, sous le chapeau philosophique, enseigné un peu de tout : philosophie bien sûr (philosophie générale et épistémologie des sciences humaines, philosophie politique), mais aussi psychanalyse, sociologie, économie, et même (pas longtemps) psychologie expérimentale. Et mes écrits reflètent cette diversité, qui n’a pas du tout facilité ma carrière. La contrepartie : de lourds investissement en connaissances - car je ne déteste rien tant que l’amateurisme qui caractérise les philosophes professionnels, quand ils s’aventurent hors de leur domaine – mais aussi toujours le malaise de ne pas en savoir assez et de négliger tel ou tel champ. Aujourd’hui encore, je n’arrête pas d’accumuler notes et papiers. Donc je pourrais dire que je suis une sorte de philosophe généraliste, et ne le regrette pas, en me disant après tout que j’avais un illustre prédécesseur, un certain Karl Marx, qui lisait, commentait et utilisait tout ce qui lui tombait sous la main, tout en sachant très bien que je ne lui arriverais pas à la cheville. Bref, ces précisions serviront à éclairer mon parcours. Avant d’en dire deux mots, j’ajouterai que, hors mon activité proprement intellectuelle, je n’ai été jamais été qu’un militant de base, à la fois par conviction, par méfiance vis-à-vis de l’exercice du pouvoir, et par manque de disposition à être un homme public. J’ai bien exercé quelques responsabilités (la direction d’un département et d’une équipe de recherche pendant de courtes années), mais sans en tirer ni plaisir ni beaucoup de leçons. Et je dois dire que, en un sens, je le regrette : j’ai été si peu familier des appareils que j’ai du mal à les décrypter. Il est bien tard pour y remédier.

 

Mes domaines de recherches

 

Ils ont été fort variés, comme on peut le constater si l’on parcourt ma bibliographie : des travaux dans le champ du marxisme, des travaux épistémologiques, des travaux de philosophie politique, quelques travaux sociologiques et quelques études sur la Chine contemporaine, des écrits de science politique et divers articles d’intervention politique. Mais mes recherches se sont surtout portées, dans les dernières années, sur le socialisme : à la fois sur les socialismes historiques, pour en faire un bilan critique, et sur un nouveau socialisme, à concevoir pour le XXI° siècle.

 

Repenser le socialisme

 

 Nous sommes nombreux à la recherche d’une alternative à ce capitalisme néo-libéral mondialisé qui déconstruit systématiquement tout ce qui avait rendu le capitalisme vivable (et qui représentait, selon moi, des éléments de socialisme), qui nous a jeté dans une crise globale dont on ne cherche pas sérieusement à amortir les effets, et qui a entraîné, chez beaucoup, une profonde défiance et un véritable dégoût envers la politique. Je ne suis pas de ceux qui pensent qu’on peut se débarrasser du capitalisme du jour au lendemain et que la mondialisation est totalement réversible. C’est pourquoi je pense qu’il ne faut pas répugner à défendre de profondes réformes internes qui pourraient en limiter les dégâts. Mais je crois qu’il faut en même temps commencer à construire, patiemment mais résolument, la nouvelle société : un socialisme de la citoyenneté (notamment à travers la reconstruction des services publics) et un socialisme de marché (articulé à une nouvelle planification). J’ai passé en revue la littérature, si peu connue en France, sur les « nouveaux modèles de socialisme », et tenté d’en proposer un à mon tour, en cherchant à tirer les leçons des échecs du passé et en m’appuyant, autant que je le pouvais, sur les expériences existantes (telles que de nouvelles formes de gestion des entreprises d’Etat, les réseaux de coopératives, ou le financement solidaire). Un maître mot condense ce modèle : la « démocratie économique » (au sens large). Il s’agissait d’en éprouver la cohérence et la faisabilité, pour ne pas verser dans l’utopie, fût-elle modeste, et aussi d’en identifier les faiblesses ou les lacunes. Je suis tout à fait persuadé que cela demande de grands efforts et commande de constantes rectifications.

 Mais j’avais aussi un autre projet sur la table,

 

Refaire un retour sur Marx

 

Il y a plus de trente ans j’ai publié, non sans peine, mon « opus magnum », résultat d’un long labeur : deux forts volumes, intitulés De la société à l’histoire, tomes 1 et 2 (le troisième est resté en panne). Il s’agissait d’une part de reprendre les concepts marxiens fondamentaux, dans le champ de ce qui s’est appelé « le matérialisme historique », pour les affiner, les prolonger, les rectifier au besoin, et d’autre part, et en même temps, de les confronter au massif des connaissances (les meilleures, les plus sûres), qui ont vu le jour après la mort des deux pères fondateurs du marxisme.

Curieusement l’entreprise, dans l’ambition théorique qui était la sienne, a été peu tentée par des successeurs, plus soucieux de développer des aspects particuliers ou d’en tirer des leçons et considérations politiques. Depuis longtemps quelques bons lecteurs et amis me sommaient de donner une version plus courte et plus lisible de cet ouvrage, aujourd’hui épuisé. C’est ce que je viens d’essayer de faire dans mon dernier livre Matérialisme historique. Les concepts fondamentaux revisités (L’Harmattan, 2022) en corrigeant et actualisant mes précédentes analyses et en les élargissant vers une théorie de l’histoire, aux prétentions modestes.

 

Sur le contenu de ce blog

 

Je n’ai pas voulu en faire un blog sur des questions d’actualité, mais une petite bibliothèque de quelques uns de mes écrits, sachant que le meilleur des lecteurs n’aura ni la patience de lire mes livres et contributions, ni les moyens de se les procurer. La plupart des textes que j’ai retenus sont donc succincts, et essentiellement théoriques, dans des champs divers. Cependant, comme je me suis bien sûr intéressé aux enjeux de mon temps, j’ai aussi fait figurer quelques textes sur  l’Union européenne et de ses avatars, sur des questions politiques, économiques et sociologiques, et surtout sur le « modèle » chinois, qui fut et reste l’un de mes principaux centres d’intérêt. Beaucoup de ces textes sont datés (je le précise chaque fois), donc dépassés, mais ils m’ont semblé présenter quand même quelque intérêt, au moins rétrospectif. Je sais que les textes retenus dans ce blog ne sont pas de ceux qui font du buzz, mais toute réaction ou tout commentaire me sont précieux, et j’en remercie mes lecteurs.

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  • Comment réenchanter la politique ? En lui fixant un nouveau cap, qui serait la construction d’un socialisme du XXI° siècle. Un socialisme dont l’axe central serait la démocratie économique (au sens large).
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