brève du 9 août 2010
La forêt soviétique
était mieux protégée…
L’URSS a laissé, on le sait, un très mauvais bilan en matière environnementale. Mais tout n’était pas aussi lamentable qu’on a voulu le dire. Voilà qu’on apprend, par la voix d’une historienne du CNRS, Marie-Helène Mandrillon (Le Monde du 7 août 2010) qu’il existait une mission fédérale de protection de la forêt et qu’elle était assurée par un corps de forestiers nombreux et compétents. Après la disparition de l’URSS les forestiers, privés de moyens de subsistance, ont été autorisés à vendre le bois qu’ils coupaient, négligeant dès lors leur travail d’entretien. Puis le ministère de l’environnement a été supprimé en 2000 et le code foncier réformé en 2007 : l’Etat fédéral s’est déchargé de la protection de la forêt sur sur les régions, mal outillées pour y faire face. Enfin de grands groupes industriels ont investi dans l’exploitation des forêts de manière irresponsable, tandis que des groupes financiers défrichaient pour créer des lotissement sans autorisation – autant de sources de départs de feu. Au temps de l’URSS il y avait aussi une surveillance aérienne des tourbières et des moyens de lutte : ils ont également disparu.
Ainsi la catastrophe qui s’est abattue sur la Russie a-t-elle sans doute été favorisée par la canicule, mais elle a trouvé aussi ses causes dans la suppression d’un service public et la libéralisation économique. Un exemple à méditer : nous n’en sommes par là en France, mais on ne sait pas ce que nous réservent les coupes budgétaires et le lotissement à tout va.